Tunnel

Tunnel de Kikbeek – Maasmechelen – novembre 2005
Ce tunnel, sous lequel je passe matin et soir pour aller au bureau, a été construit en rase campagne, à un endroit où la lande limbourgeoise, magnifique, avait été éventrée sans pitié, il y a une trentaine d’années, pour livrer passage à l’autoroute d’Anvers et Bruxelles à Cologne.
Il fait partie d’un vaste et coûteux projet qui cherche à rétablir, pour les animaux sauvages, une continuité territoriale d’est en ouest de la Belgique. Des tonnes de béton, des milliers d’hectolitres de pétrole et des millions d’euro pour que les mulots limbourgeois puissent à nouveau trottiner vaillamment jusqu’au Zoete sans craindre ni les mastodontes bâchés ni les hordes de touristes allemands. Ceux-là débarquent sur l’autoroute voisine, de plus en plus nombreux à chaque fin de semaine prolongée, avec leurs vélos montés sur le porte-bagages de leur berline.

Quel La Fontaine tirera une fable de cette absurde histoire qui aurait bien fait rigoler Grand-Papa ?

2 Responses to “Tunnel”

  1. débloque-notes » Blog Archive » Ecoduct écrit :

    [...]
    Ecoduct – Maasmechelen – novembre 2005 Je me suis tronqué hier, ce n’est pas un tunnel, c’est un écoduct ! A cet endroit précis existai [...]

  2. kerbacho écrit :

    En me relisant après quelques mois, les mots « animaux sauvages » m’amusent.
    Des animaux à qui on construit de pareils viaducs sont-ils encore sauvages?
    En clavardant ce soir à propos de Bartabas, je disais à René que je me demandais ce que pensait le cheval et s’il était heureux.
    A quoi René, qui n’aime pas cet homme-cheval, répond justement :
    « La relation homme animal est poussée à un summum avec lui. »
    « Dans le rapport de domesticité dont il ne peut plus échapper, le cheval doit être heureux pour que ce type de spectacle nous émeuve… »
    Non sans ajouter : « C’est une totale irréalité. L’animal sauvage et ses avatars domestiques sont menacés de dévoration. »
    Désormais les animaux ne dévorent plus l’homme (sauf quand un enfant tombe par accident dans la fosse aux crocodiles du zoo), c’est l’homme qui dévore les animaux.

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