Autorout(in)e

Dans la Haine de la musique que je ne lis qu’à petites doses tellement ce livre est terrible, je suis tombé hier soir, peu après avoir parlé avec Sara de l’abrutissement par la musique, sur ce passage où Pascal Quignard cite Tolstoï :  » Là où on veut avoir des esclaves, il faut le plus de musique possible« .
Nous avions parlé aussi de la difficulté pour le musicien de faire une musique nouvelle.
Puis, ce matin en roulant vers le bureau, pendant ces vingt minutes du no man’s land autorouti(ni)er où je me retrouve avec moi-même et généralement une tranche de musique que j’aime* – parfois la même plusieurs jours voire plusieurs semaines de suite, matin et soir – dans une ambiance souvent féconde, détachée des contingences, pleine d’idées que malheureusement j’oublie trop vite ou qui me paraissent beaucoup moins bonnes une fois arrivé à destination, j’ai eu la conviction que faire une musique nouvelle est non seulement possible, mais même inévitable. Que le génie humain ne cesse de transformer et de renouveler ses acquis, notamment artistiques. Que les formes d’expression sont en constante mutation, transformées par les modes de vie qu’elles transforment à leur tour.
D’où l’importance de la perspective historique, de la connaissance des arts dans leurs époques respectives, car les musiques classiques aujourd’hui ont été hier des musiques nouvelles. C’est banal. Quignard dit ça tellement mieux : La musique est le salaire que l’homme doit au temps.

*Pandit C. R. Vyas – Bhairav Bahar – Mande Mahoo Madana

Pendant quelques mois, le panneau couvert de graffitis est resté devant le nouveau panneau, puis un jour il avait disparu.

Viaduc autoroutier sur la Meuse – Maasmechelen – 2006

Pendant quelques mois, le panneau couvert de graffitis est resté devant le nouveau panneau, puis un jour il a disparu. Le paysage change.

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