Ordet


Ordet
– photo extraite du film de Carl Dreyer

Aucun autre film n’a hanté mon esprit comme celui-ci, avec la puissance d’un hallucinogène dont l’effet aurait perduré pendant des jours, des semaines, des mois peut-être. J’aimerais le revoir, mais je crains soit la déception, soit que l’expérience ne se renouvelle.

La hantise avait été si forte que j’ai longtemps hésité à mettre en ligne cette image. Je m’y résouds aujourd’hui en pendant à H., petite fille de six ans qui, ayant compris que sa maman gravement malade allait mourir, lui écrit une lettre sur la dernière page arrachée de son livre de contes et la lui donne en attirant son attention sur le mot fin imprimé au verso. A la même petite fille qui demande à sa mère le code de sa carte téléphonique puisque bientôt elle n’en aurait plus besoin.

PS: j’éprouve une grande sympathie pour Sandrine Bonnaire, à cause de quelques films dans lesquels elle a joué, notamment Sans toit ni loi d’Agnès Varda et la Cérémonie de Jean-Pierre Chabrol, mais aussi parce qu’une des premières et rares choses que j’ai sues d’elle est sa prédilection absolue pour Ordet ; c’est du moins ce qu’elle déclarait au détour d’un entretien lu il y a très longtemps, alors que je ne connaissais pas ce film.

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