Pianoforte

Concert avant-hier soir au Château Vilain XIIII.
Première partie : Variations Goldberg au pianoforte par Jan Michiels.
Deuxième partie : Variations Diabelli de Beethoven.
Très impressionnant, car l’instrument est déroutant et donne à cette musique pourtant familière un air d’étrangeté.
Ce pianoforte retrouvé dans les combles du château date de 1826, c’est à peu près l’époque à laquelle Beethoven a composé ses variations. Beethoven pourrait avoir joué lui-même de l’instrument fabriqué à Vienne par son amie Nanette Streicher (1769-1833). Cette personne remarquable, fille du constructeur de pianos allemand Stein, pianiste et compositrice, est connue pour avoir été la première femme à construire des pianos, notamment pour Beethoven lui-même ! On lui doit aussi des traductions d’ouvrages médicaux du français en allemand.

L’oeuvre de Bach, tellement curieuse et gravée si profondément dans nos mémoires musicales par au moins l’une des deux versions ‘définitives’ de Glenn Gould, prend sur cet instrument un relief bartokien. Pendant que j’écoutais jouer Jan Michiels, dont j’ignorais à ce moment-là qu’il est un spécialiste renommé de Bartok, je pensais au Hongrois, en me disant que sa musique passerait bien sur cet instrument de 1826, restauré récemment.
Je pensais à Huguette Dreyfus qui a laissé un enregistrement extraordinaire de Microkosmos au clavecin.
En écoutant Beethoven, je pensais à Hélène Barrion qui a dû jouer cette oeuvre difficile dont elle avait une partition annotée.

Lors de son concert au château, il y a trois ans, Kala Ramnath, avant de monter sur scène, avait pianoté sur cet instrument en coulisses. Je me suis toujours demandé ce que j’allais bien pouvoir faire de cette photo d’une musicienne indienne devant un pianoforte.
Elle m’aura donc fourni ce soir le prétexte de faire se rencontrer Nana, Kala, Huguette, Hélène…

One Response to “Pianoforte”

  1. débloque-notes » Blog Archive » Jonathan Burrows & Matteo Fargion écrit :

    [...] par Hugo Haeghens, directeur du Centre Culturel de Maasmechelen, avec pour prétexte le fortepiano de Nanette Streicher, instrument fétiche du Kasteel Vilain XIIII où se donnent une grande partie des concerts [...]

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